chapitre premier
thunder


De quoi faire perdre la tête, faire viser grand. Oh, petit, qu’est-ce que t’es stupide, qu’est-ce que tu y as cru à ton indécente chance. Il n’a jamais vu autant de liasses. Les billets jaunis qui s’entassent les uns sur les autres. Hakkun pense à tout ce qu’il pourrait faire avec cet argent, ce qu’il pourrait offrir à sa petite-sœur, son adorable sourire quand il l’emmènera faire autant de shopping qu’elle veut. Il n’est pas le genre à épargner ou investir. Il s’imagine déjà tout claquer en quelques heures et le plaisir de cette dépense qui subsistera sur son palais. Saveur des plus appréciables. Il a souri et attrapé le pistolet, bouche sur la tempe.

Et le reste est flou. Il n’a pas dû perdre, sinon il serait mort. Il ne se souvient pas avoir touché l’argent non plus. Peut-être qu’il s’est rétracté à la dernière seconde, pauvre guignol. De toute façon, la partie de blackjack, le soir après, a tout de suite troublé ses souvenirs.



Il n’a pas eu l’enfance parfaite. Papa aux abonnés absents. Le téléphone sonne, encore et encore,  mais personne ne décroche. La maison vide parce que maman enchaine deux boulots pour arriver à bien faire vivre ses deux gosses. Hakkun a toujours détesté l’écho du silence qui lui répond à chaque fois qu’il met un pied à l’intérieur, alors il préfère le dehors. Le monde. Devenir un petit voyou de bas étage, se dire enfant des rues et trainer avec des minables comme lui. Ca le fait se sentir moins pire.

Il y’a le même reflet dans leur regard, miroir sur son âme. C’est amusant, ça passe le temps.







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chapitre second
i'd probably still adore you with your hands around my neck
Il ne sait pas vraiment, quand est-ce que l’obsession à commencé. Mais elle est là, elle ne veut plus bouger, elle s'en fout de son avis. Elle devient souveraine sur ses pensées. Il a besoin de lui. Il le veut.

Hakkun inhale et exhale, à travers cet homme et ses paroles. Sa présence est devenue une nécessité à son existence. Depuis un an, dix ans. Il ne saurait jamais expliquer comment le déclic est arrivé, comment Daehyun est passé d'un simple ami de gang à l'homme pour lequel il est prêt à tout.
A l'homme le plus inaccessible qu'il soit.
La bague à son doigt ne semble pas à être à sa place, parce qu'elle ne les lie pas. Non, elle fait de lui propriété d'une femme qui ne l'aimera jamais autant que lui.

Les sentiments de Hakkun ont toujours été comme une eau paisible, il s'y est habitué en quelques sortes. Des battements qu'il essaye d'ignorer et des pensées qu'il préfère diriger ailleurs, vers des inconnus qui le comble le temps d'une nuit. Des relations qui prennent la forme d'un mirage, sans saveurs, sans attraits. Il a tenté d'oublier, vainement.
Alors il s'improvise en ami et égaye les journées de cet homme. Et il voit ses sentiments grandir, se répandre dans chaque cellule de son corps et l'étouffer. Il n'en peut plus, l'aimer le rend fou, peut-être dangereux. Il veut le faire faiblir.

Au moins, avant de craquer.
Avant sa fin.