Your eyes, now gleaming dark obsidian,
Now deep and somber velvet jungle flowers.

Les os brisés, le souffle éteint, elle demeurait au fond de l’auto qui avait salement déraillé. Ses yeux crevés par les débris fixaient le néant, l’âme qui s’élève puis le flash aveuglant.
Plus rien.
Lei est décédée. Ou Lei était décédée ? Puisqu’elle restait morte, le présent s’imposait. Pourtant il y avait comme un sentiment de mort inachevée, comme une boule au ventre lorsqu’on y pense. On dit Lei dans le vide, au pied des montagnes ou au sommet des buildings ; et il y a comme un écho qui reprend le refrain décomposé. Mais qui était Lei, désormais ?
Plus rien.
Miu naquit, renouveau. Seul le facies demeurait identique ; souvenirs lavés, douleurs effacées. Il ne restait que le vide, le cœur factice dans sa poitrine qui tambourinait contre le rien dans son âme.



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Within her bodily night
language is a bird.

Où veux-tu aller? Qu’elle chuchote au creux des oreilles tremblantes des cœurs perdus, des voix qui tentent de s’élever contre son autorité nouvellement acquise. Ils sont là, chaque matin, au milieu du salon, avant le petit-déjeuner, et Miu les compte et dit les noms, répète son speech de gouvernante, redresse les uniformes mal enfilés, dit que ceux qui veulent peuvent partir –mais pour aller où ? Qu’elle répète. Le Manoir Baek est tout ce qu’ils ont connu et si certains d’entre eux, contrairement à Miu, ont l’âme plus simple et moins torturée, ils n’en demeurent pas moins des poupées de chiffon condamnées à demeurer valets de la maison; par peur des rues, peur de la famine, peur de l’insécurité.  
Il y a Loli qui attend sagement près du lit le retour de son sauveur.
Il y a Minho qui prépare chaque jour son départ dans les cuisines du manoir.
Il y a Sora qui dépoussière meubles et bibelots, persuadée qu’ils reviendront pour les tourmenter un peu plus longtemps.
Puis il y a Lili, Li Chae, qui disparait souvent pour revenir se blottir contre la silhouette d’une Miu insomniaque.
Les autres sont partis, ont préféré la rue à la tyrannie, puisqu’après tout, un tyran ne vaut mieux qu’un autre et le règne de Miu ne fait que commencer.