so, what about being a family ?
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Stress et nervosité... Ce n'est pas vraiment ton genre, pourtant voilà qu'ils te tiraillent l'estomac depuis le début de l'après-midi. Tu tripotes le petit bout de papier sur lequel est inscrit une adresse, son adresse, celle de ce fameux demi-frère, ainsi que son nom. Il est arrivé il y a quelques jours dans une enveloppe à l'adresse de ton père. En accompagnement ? " Son petit frère vit à cette adresse. " Pendant un moment vous vous êtes dit qu'elle se foutait de vous, clairement. Jamais tu ne lui pardonnerais, pas pour ce qu'elle t'a fait, mais pour ce qu'elle a fait à ton paternel.

Et s'il n'aime pas le café . Tu ne sais même pas l'âge qu'il a, simplement qu'il est plus jeune que toi. Peut-être te prendra-t-il pour une folle... Tu songes à simplement poser les cafés sur une boîte aux lettres et à continuer ton chemin, sans même t'arrêter à son adresse. Je suis vraiment stupide. Tu jettes le papier dans la poubelle la plus proche et presses le pas. Le numéro trois. Tu parcours l'immeuble des yeux, de bas en haut et ton ventre refait des siennes. Est-ce une bonne idée ? Comment réagirais-tu à sa place ? Alors que tu cherches son nom sur l'interphone, parmi les passants, une tête blonde s'approche de la porte. Avec politesse tu t'adresses à lui avant qu'il ne se faufile  dans le hall d'entrée de l'immeuble. « Excusez-moi. » Tu essayes de ne pas le dévisager, de ne pas l'effrayer non plus. « Je suis venue voir Ahn Ilsung, vous le connaissez ? Je suis bien à la bonne adresse ? » Tu regrettes un peu d'avoir balancé le papier, tu aurais pu lui montrer, en cas d'erreur il t'aurait peut-être indiqué la bonne rue.

Le fait de parler te détend un peu, un léger sourire se dessine sur ton visage alors que tu fixes, peut-être un peu trop le sien. Mais maintenant tu veux savoir. Habite-il ici ? Avez-vous des choses en commun ? Ou alors peut-être qu'il est aussi lâche que sa mère ? Seule personne que vous avez en commun. Tu t'inclines de nouveau.  « Désolé de vous déranger, je n'aimerais pas sonner au mauvais endroit simplement... » Tes yeux se posent sur les deux cafés quelques secondes, à ce rythme ils vont refroidir et tu n'auras plus qu'à rentrer à la maison, bredouille.

so, what about being a family ?
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Longue journée. Dure journée. Les mains crasseuses. Troquer son bleu de travail contre des vêtements décents. Et rentrer chez soi très vite. L'appel du canapé qui résonne encore, comme un disque rayé ne pouvant s'empêcher de pousser la chansonnette sans s'arrêter. Il a la tête ailleurs Ilsung, et sûrement pas sur les épaules. Elle a roulé, par terre, ou ailleurs, dans les étoiles, peut-être, par peur. Par anticipation ?

À peine rentré
Interpelé
Accaparé
Pas préparé

Elle peut bien parler avec des pincettes, sortir toutes les formules de politesse du monde et pourtant. Il ne peut pas, ne sait pas, ne veut pas réfréner cette méfiance qui gronde en lui, qui prend de la place, toute la place, qui s'immisce sournoisement. Parce qu'il est celui qui trouve, jamais celui qu'on cherche. Pourquoi le chercherait-on ? Il ne demande jamais rien, plus silencieux qu'une tombe, plus discret qu'un pet furtif. Il est celui qu'on ne voit pas, celui qui observe, au loin. Il est le sucre du ketchup. L'iode dans l'air. Le coup de soleil qui se forme. Il est là, mais on ne le remarque pas. Qu'est-ce qu'elle venait faire là. À perturber ses plans. Chambouler son quotidien. Lui qui avait besoin de calme, de stabilité. Lui qui cherchait une présence en la repoussant à la fois. Le karma ?

Son visage ne reflète rien, pas d'émotions, pas même la lumière du soleil. Il n'est pas vampire pourtant, Ilsung, mais on pourrait le croire mort. De l'intérieur. Peut-être pas que. ▬ Pas besoin de sonner. Les bras se croisent, sur sa poitrine. Réticent. Distant. Il n'a pas le contrôle, il déteste ça. Ça l'angoisse. Ça l'attrape à la gorge. Au ventre. Il fixe ce qu'il a en face de ça. Il examine, en long, en large, en travers. Et ça le tue de ne pas savoir quoi en penser. ▬ C'est pour quoi ? Les sourcils se froncent, il grognerait presque. Un animal. On force presque son antre. Il se sent menacé. En retrait, immobile, il ne tend toujours pas sa main, clouée contre son flan. Il se prépare au pire, à tout. Non. Pas à tout. Il n'a pas la moindre idée de ce qui l'attend, de l'épée qui menace de le transpercer, de ses doutes, prêts à l'assiéger. Elle n'a pas la moindre idée, de la bête qui attend le moment opportun, de la haine qui se terre au fond de lui, de son âme. Des mensonges, enfin révélés. À quel prix.

so, what about being a family ?
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Froid et distant... Tu essayes de garder ton sang-froid, ce n'est pas vraiment ta plus grande qualité. Tu peux lire dans ses gestes qu'il se ferme complètement, ou presque. Mais tu te mets aussi à sa place, ça t'aurait probablement agacé qu'un inconnu t'aborde en rentrant du travail. Tu jettes un coup d'oeil aux cafés, puis reviens à son visage. Tu peux toujours dire que tu t'es trompé, rentrer chez toi et faire couler ton bain pour y larver une petite heure. Plus de stress, seulement ou fourmillement, maintenant qu'il est là en face de toi, tu ne sais pas par où commencer ou encore si tu ne l'aimes pas ou si son attitude renfrognée t'agace simplement. La situation est bizarre, ça en revanche ça t'échappe.

« Bon clairement je te dérange. » Petite pause, histoire de trouver les bons mots tout en observant la posture et la tenue de celui qui est censé être ton demi-frère. Il semble avoir un travail où il se salit les mains et pas que. Il a l'air fatigué aussi. T'aurais peut-être dû attendre le week-end. « Je suis venue, car il y a quelque temps j'ai reçu une lettre de ma génitrice... disant qu'elle était aussi ta génitrice. Et que je pouvais te trouver ici. » Ces mots ne sont pas les bons, clairement, tu n'as jamais été douée pour ça non plus, mais on ne peut pas être plus clair et au moins il connaît la raison exacte de ta présence ici. Tu n'as pas envisagé qu'il te repousse et refuse de t'entendre, tu te prépares un peu au dernier moment à ce genre de situation. Salut, j'suis ta demi-soeur, tu veux être mon ami ? Tu te sens un peu stupide, sans pour autant te trahir. Lui en tout cas, il n'a pas l'air d'être au courant de ton existence, ni du fait que sa mère est une sacrée... une femme de la pire espèce pour ne pas être vulgaire.

Elle vous a contacté toi et on père, mais elle a l'air d'avoir oublié de parler à son fils de cette histoire. Un plan pour vous mettre dans l'embarras . Tu as trop d'imagination. « Bref, j'ai apporté du café et je me suis dit qu'on pourrait discuter un peu. » Tes sourcils se froncent légèrement, tu t'attends à tout et à rien. Tu aimerais simplement qu'il se débarrasse de cette attitude défensive, tu ne mords pas. Tu lui tends la main. « Choi Jiwoo et si tu ne me crois pas tu peux toujours demander à Kim Hwa Young de te raconter ce qu'il s'est passé deux ans avant ta naissance. » Un petit sourire amer trahit la haine que tu éprouves pour cette femme. Malgré la curiosité et les émotions que procure l'idée d'avoir un frère, t'as les boules d'avoir succombé aux interrogations qu'elle a placé en travers de ta route.

so, what about being a family ?
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Perspicace.
Il fait le malin ilsung, tant qu'il le peut. Il ne voit pas le gouffre qui se forme sous ses pieds, il n'imagine pas la descente aux enfer qu'il s'apprête à faire. Il ne voit qu'elle, que ses manières qui l'exaspèrent, et la porte pour rentrer chez lui, si proche, mais si lointaine. Et rapidement, c'est le plongeon. Le grand saut, avec deux grandes mains dans le dos qui l'ont forcé à faire le pas de trop. Et il tombe, encore et encore, il n'y a pas de fin. Il a le vertige, ilsung, et il ne sait plus à quoi se raccrocher pour ne pas s'écraser lamentablement à l'arrivée. Mais la vérité, c'est qu'il est seul, que rien ni personne ne pourra le sortir de là. Une grande claque qu'il n'avait pas demandé. La joue rouge, de haine, de rage, il serre les dents.
Il grogne à l'intérieur
il boue
il va exploser
d'une façon ou d'une autre
mais d'abord il ricane, c'est nerveux, il ne le contrôle pas. La moquerie ne fait en général pas partie de son caractère, mais la pilule est trop grosse à digérer. Elle le fait suffoquer, elle l'étouffe et elle, cette nana qui balance des bombes sans prévenir, elle se contente de regarder le spectacle. Son excuse ? Elle n'en a pas. Elle veut discuter. Une bonne blague. ▬ Pas que je sois expert, mais dire aux gens que leur mère a été infidèle, c'est pas la bonne méthode. Ses poings se serrent, autant que ses bras se crispent. Impossible de les décoller, ils resteront scotchés son torse. Il peut ainsi lui faire comprendre, qu'il n'est pas ouvert à la discussion, d'aucune sorte.
Et si …
Il la regarde encore. Plus dans les détails. Plus en profondeur. Il veut déceler un détail, quoi que ce soit, une simple petite chose qui prouve ce qu'elle avance. Qui prouverait leur lien de parenté. Qui prouverait l'accusation effroyable qu'elle vient de lancer. Il n'y a jamais eu aucun problème au sein de sa famille, avant ou après sa naissance. ▬ Je connais ma famille. Je connais ma mère. Désolé pour toi si la tienne est une salope.
Ilsung n'a pas de tact
Ilsung est cru
Ilsung dit toujours ce qu'il pense
Et Ilsung s'en fout. Franchement. Surtout maintenant. Surtout là. Surtout après ça.
Il a bien vu les cafés qu'elle a apporté avec elle. Et il compte bien les laisser refroidir. Et elle pourra les boire seule, chez elle, en regrettant d'avoir insinué des horreurs pareilles sur sa mère. En regrettant d'être venue jusque chez lui pour foutre sa journée en l'air. Il comptait lui faire regretter, c'était certain.

so, what about being a family ?
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Note a toi-même, rajouter à ton CV - briseuse de famille. Clairement, s'il était possible pour toi de communiquer avec tes clefs à molette, tu ne blesserais pas autant de gens. T'as merdé. Bravo. Sa réaction est normale, même si le spectacle n'est pas beau à voir. Tu pourrais bien rire avec lui, mais non, t'es planté là avec tes cafés, à te faire engueuler par un gamin. Mais encore une fois. Il n'a pas tort. T'aurais surement pété les plombs si quelqu'un avait débarqué dans ta vie en te racontant un truc sur ta famille. Toujours sur la défensive il reprend vite la parole, t'aboyant dessus quelques mondanités délicates. Et là tu bouges enfin, tu acquiesces même. Ton sourire dégouline d'ironie. Il semble partir au quart de tour. Comme toi. Et d'un point commun. Tu pourrais t'excuser sinon, mais ça aussi c'est compliqué. La fierté, vous savez, cette chose qui vous fait faire des choses stupides ou qui vous empêche d'en faire des moins stupides. Tout dépend du point de vue.  « J'aurais pas dit mieux. C'est une salope. Mais moi j'en ai conscience. » Au final tu poses les cafés sur la murette à côté de toi avant que l'idée de les lui lancer au visage ne te vienne. Allez-vous vous battre ? Non. Oui. Peut-être ? S'il continue à agir comme ça, t'a peur de ne pas pouvoir te retenir. Tu n'es pas une menteuse. Tremblements. Cette femme n'a donc même pas eu le courage d'en parler à son fils. Wow. Tu ne possèdes aucun point commun avec elle, t'en est sûr.

Tu imites sa position, croisant les bras sous ta poitrine. T'es plutôt pas du genre à abandonner en fait. Il faut bien un jour ouvrir les yeux et réaliser que tout n'est pas toujours tout beau et tout rose. « T'aurais préféré quoi . Salut, désolé de t'apprendre ça, mais ma maman, c'est aussi ta maman et avant que tu naisses bah elle avait un autre amoureux. » Du dégoût, zéro crédibilité. Ce n'est pas ton genre de te montrer aussi immature. T'essaye de te reprendre, te faire le tris dans tes pensées, de savoir dans quel ordre mettre les mots. Fuck, it's not fucking easy. Tu lacères ta lèvre inférieure, lève yeux au ciel. C'est quoi cette attitude ? « Je savais pas comment dire ça, écoute, je voulais pas foutre la merde. » C'est un peu tard pour dire ça. Peut-être qu'il est possible que tout ne soit dû qu'à la tension. « On était très bien sans elle, mais elle a débarqué et chamboulé un peu notre vie en nous annonçant ça. » Apaisement. Calme. Un véritable cours de yoga dans ta tête, pour retrouver la paix. Un minimum. Un minimum c'est mieux que pas du tout, non ? « J'ai été curieuse, je me suis dit que t'étais peut-être pas comme elle. J'ai eu tort ? »