write('super rich kids with nothing but loose ends');

nom, prénom – no, yon. fleur de lotus, à l'image de la cuillère en or qu'on lui a calé dans la bouche dès son premier souffle. yon. l'atrophie, on la perd vite. sa mère oublie son putain de prénom, parfois. oublie qu'elle l'aime. âge, naissance – loop, l'infini perdu. 8/8/1992 et pour toujours. date de mort et réveil, âge – 8/8/2017, 25 ans. (elle rêve parfois de son père, somnolant au volant et puis du sang, et de sa mère qui crie, et elle se réveille aussi abruptement qu'elle ne s'est endormie - elle rêve parfois, s'y perd rarement) nationalité, origine – sud-coréenne, map de veines, la rivière han de son cœur jusqu'aux yeux statut civil – seule avec les autres, sous leurs draps, contre leurs corps : elle sait où mettre ses lèvres, ignore quand déposer ses armes. elle aime seule. orientation – bisexuelle ; une main dans son jean et l'autre s'agrippe à son cou - tant qu'elle arrive là-haut, qu'importe l'amant métier, études – étudiante en comp. sci. situation monétaire– trois voitures dans leur garage, poussière sur les meubles des deux étages supérieurs de leur maison qui se tient monstre contre le ciel - malheur, quand l'argent n'achète pas le bonheur lieu de résidence – gangnam

FT. NI NI

Son enfance c’est des livres de physique sur son lit et les pleurs de sa mère dans la chambre d’à côté. Son enfance c’est des livres de physique sur son lit et son père qui revient à la maison de la pharmacie, inquiet mais pressé car on l’attend autre part – ugh. Son enfance c’est les livres et les drogues et les quatre murs de sa chambre. ↯ Elle fume, boit, et s’enivre du parfum de ses amants. Chaque nuit, chaque matin, chaque cri. Elle ne donne aucun sens à sa vie, elle qui peut bâtir le monde de son clavier avec sens. ↯ Son appartement est quasi vide – le stricte minimum. Un lit, un sofa, une table. Des livres pour combler le vide. Des gémissements et des voix qu’elle oubliera tantôt le soleil levé pour noyer le silence. ↯ Elle n’est pas confortable avec les hôpitaux – s’en sent étouffée. Les gens là-bas, l’espoir répandu jusqu’au contour de leurs iris ils le crient, elle préfère ne pas les croiser, ne pas y penser, ne pas penser à sa mère dans une des chambres blanches. Overdose, ou pire. Vulnérables croyants, elle préfère ne pas être d’eux.↯ Son père est le fondateur/CEO d’un groupe qui s’intéresse à l’automatisme et à l’optimisation des machines. Elle collabore souvent avec lui, autant pour l’expérience que pour se sentir un peu moins redevable à cet homme, un peu moins dépendante.↯ Breathplay. Faut-il vraiment dire autre chose ?↯ Elle a deux chats : l'un tinté d'or (Adonis), et l'autre de gris (Aeode).

attentionnée — sceptique — sarcastique — taquine — bienveillante — anxieuse — passionnée — pessimiste — sensée
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(she's the blanks in all the poems)

Elle est faite d’émotions – amours, désirs, plaisirs, terreurs, faiblesses, haine. Elle est faite de souvenirs qu’elle noie dans la bouteille, beaucoup trop de détails, beaucoup trop de regrets. Elle est faite des bleus qu’on laisse sur sa peau, la violence par laquelle on lui confesse passion et attrait – les dents qu’on a creusées sous son sein et les doigts qui ont verdi son cou. C’est la femme qui ressent pour deux, pour le monde – disproportionné, chacun de ses sentiments, alors si elle aime, elle aime fort et si elle hait, indifférente et en garde.

(Qu’on lui parle d’amour, alors, du romantisme qu’on affiche sur les posters de broadway. Qu’on lui donne sens à sa vie, qu’on lui montre un dieu à vénérer. Qu’on lui dise qu’elle doit frôler l’euphorie pour que son cœur éclate, elle le veut en morceaux. Et Yon ne veut pas de l’amant prêt à recoller les morceaux, non, têtue – deux fonds de whisky, une cigarette, tout passe.)

(Tout passe si lentement.)

Impatiente.

coucou, i'm a mess, help

NARI/TWEN

️ SIAL — icon & ava skate vibe

I. WANT
she, she, she, she, she,

Elle veut le sourire de sa mère, ses tresses brunes et ses lèvres peintes de la couleur de la passion. Maman aime vivre, maman vibre de vie, maman danse dans la cuisine et chantonne dans les rues. Et elle veut les iris de son père, ses larges épaules et ses mains calleuses. Papa est sérieux, papa sait tout, papa garde les pieds sur terre et le nez vers le ciel.

Elle veut, elle veut, elle veut, elle veut –
break;

Elle—elle en veut à sa mère, bon dieu, le putain de rouge qu’elle marque sur les mégots de ses cigarettes et les boîtes oranges qu’elle laisse traîner dans la salle de bain. Elle en veut à son père et les foutus meetings qui le lui volent et les promesses qu’il oublie d’honorer—
break;

Elle a des livres qui traînent à chaque coin de sa chambre, la gamine, elle s’y perd, un ordinateur sur le sol qui traverse ligne après ligne de codes et elle l’observe, l’étudie, assise au bord de son lit le menton contre ses genoux – elle veut donner sens à ces lignes, et aux lignes blanches que sa mère dessine sur la table basse du salon un étage plus bas, et aux lignes que son père passe son temps à tracer sur ses blueprints dans son bureau. S’il y a sens à toute cette richesse, il lui échappe, mais tout échappe à cette famille et No Yon décide, c’est pas si grave que ça.

C’est pas si grave que ça que cette famille ne tienne plus debout.

C’est pas si grave que ça que le monde est froid, vide.

C’est pas si grave que ça si dans sa tête, il n'avait plus de couleurs.

Elle veut, elle veut, elle veut, elle veut—

S’il y a sens, elle veut comprendre.
Sinon, elle veut vivre.

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II. Lust
they, they, they, they, they,

« Putain, je—s’il te plaît, j’y—merde. »

Elle touche le ciel, y arrive, un instant – presque, presque. Corps rigide, main agrippée aux draps, son cœur se brise ; son amant lui parle d’entre ses hanches et elle n’entend pas ses mots mais les sent la briser en éclats. Fragments et fragments, c’est le seul goût qu’elle garde de la vie.

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III. Greed
show me the god you kneel for

Une cigarette entre deux lèvres tremblantes, elle observe la fumée monter jusqu’au ciel et - il n’est pas bleu. Il n’y a pas d’étoiles non plus, Yon remarque, plan noir si plat puis on lui dit que Dieu y est.

Elle s’effondre sur sa chaise, jette un coup d’œil vers son ordinateur devant elle sur le sol et s’y attarde. Elle trouvait plus de sens dans ce bout de fer et de code que dans l'Univers – mais c’est son truc, ça, ce tas de chiffres à sens, à but, là pour une putain de raison et jamais plus. Et les gens préfèrent l’amour et les mythes, tout ça, le Dieu qui veille et l’âme-sœur qui bénit, et à quoi bon, sinon ? Qu’on lui explique.

Dans le noir, alors. Oui, peut-être qu’il y est, ce Dieu. Il appartient au monde qu’il a créé, sûrement, non ?
Yon reprend son bâton entre ses lippes et se frotte les mains contre ses bras pour chasser le froid, moque une telle idée.

Le monde est si sombre. On le raterait si facilement.
(Qu'on lui montre, sinon.)