chapitre premier
life is beautiful, isn't it ?


homosexualité
l'homosexualité (terme datant du xixe siècle) désigne un ensemble de comportements sexuels, caractérisés par l'attirance sexuelle ou affective d'un individu envers un autre individu de même sexe.

c'est lui le pd, imagine tout ce temps il nous a regardé avec ses yeux de pervers — Ah, c'est encore de moi qu'on parle. Tout ce qu'il ne voulait pas, être défini par sa sexualité. Momiji était un enfant sage, un enfant respectueux, affectueux et très sociable, son enfance n'avait rien de réellement terrible. Il n'avait jamais connu sa mère, morte peu après la naissance de Momiji, suite à un arrêt cardiaque. Son père s'était trouvée une nouvelle compagne sept ans plus tard, la jalousie ou la haine ne s'était donc jamais installée dans son cœur. Un peu plus au mariage, parce qu'à l'époque il était pré-adolescent et il voulait se la jouer grande rébellion. Mais mis à part ça, non, rien de spécial jusqu'à ce qu'il découvre l'amour. Ah, l'amour, cette chose qui nous fascine lorsque l'on est adolescent, mais qui fini par perturber nos vies. Momiji était devenu spécial – du moins c'est ce que les enfants de son collège avaient décidé – il aimait un autre garçon, qui l'aimait d'ailleurs en retour. Dans ce Japon moderne, l'homosexualité n'est plus aussi tabou qu'avant, mais les enfants sont curieux et parfois un peu bêtes. Ils répètent ce que leurs parents peuvent dire ou penser, couvrant leur haine derrière une religion qui n'est pourtant faite que d'amour.

Momiji avait juste seize ans, le lycée. Généralement beaucoup plus peuplé que les classes inférieures, il pensait se fondre dans la masse, mais en visant la place de numéro un au classement, c'était un peu compliqué. Un élève excellent, les professeurs en étaient tous fans. Le meilleur élève, quand personne ne savait répondre, Momiji était toujours celui qui levait la main. Une vraie petite tête. Un beau garçon, qui plus est, de nouveau célibataire, il agitait les conversations des jeunes demoiselles et les regards intrigués – parfois jaloux – des garçons. « Hoshizora Momiji sortait avec un garçon ». Une vilaine farce d'un des jaloux, sûrement. Mais confronté aux jeunes filles de sa classe, il ne voulait pas mentir, il voulait être lui-même et ne comprenait pas lui-même tout ça. Un simple sourire et un hochement de tête et de nouveau, on l'évitait. Mais cette fois c'était différent, il s'était fait de vrais amis qui étaient autour de lui.

Durant les vacances scolaires, Momiji allait souvent en Corée, où il se retrouvait avec Hae Min, son demi-frère – ou frère par alliance, appelez ça comme vous voulez. « Je vais m'installer avec Hae Min, je suis fatigué de faire des allers-retours. ». Le père donnait son accord, c'était une bonne idée. Lui et sa femme voulait à tout prix voir les deux frères cohabiter ensemble et devenir encore plus proche, ils voulaient qu'ils soient une vraie famille. Quoi de plus normale entre deux personnes qui s'aiment. Momiji partait alors vivre à Hongdae, accompagné de –  comme il aime l'appeler – l'autre débile. Sa vie d'étudiant en informatique commençait et tout allait pour le mieux, quelques rencontres par ci par là, mais jamais rien de sérieux malheureusement. En Corée tout lui semblait plus difficile de ce côté. Mais après tout, il n'était pas là pour faire sa vie, mais pour terminer ses études.

——————

chapitre second
they say angels don't cry

jeudi 31 août 2017
le jour maudit.
Un jour comme un autre où Haemin avait décidé d'être chiant. Momiji voulait se rendre à la fac pour avoir des papiers qu'il lui manquait et passer par la bibliothèque, comme il aimait le faire, mais le gars qu'on lui avait collé dans les pattes – son frère, quelque part, quand même – était là, à se faire chier. Après plusieurs plaintes de ce dernier, Momiji avait accepté de le prendre avec lui. Une fois la voiture démarrée, il lui ordonnait plusieurs fois de mettre sa ceinture et cet imbécile s'amusait à lui détacher la sienne, c'était malin, il était au volant et devait se concentrer sur la route. Un énième soupire traversait ses lèvres quand le plus... vieux (non, ce n'était pas le plus jeune) lui demandait de le déposer au café. « Tu as des jambes, tu peux marcher, je m'arrêterai à la Fac. ». Il ne fallait pas non plus trop exagéré, déjà de base, quand ils étaient partis, Haemin n'avait aucun rendez-vous de prévu, il avait appelé son pote dans la voiture. Momiji recevait des petites claques, il soupirait repoussant l'idiot. « Arrête, putain. ». Il commençait à s'énerver un peu, il n'aimait vraiment pas être dérangé au volant et pourtant, Haemin lui prenait le bras et le tirait pour l'embêter, Momiji avait beau rouspéter, il n'arrêtait pas.

Le feu passait au rouge, le pied de Momiji appuyait sur l'accélérateur alors qu'il était en train de se battre avec Haemin. Un bus passait à ce moment et la voiture s'enfonçait dedans. Momiji eut le temps de voir son frère traverser la fenêtre, alors que sa tête était sur le volant, l'airbag ne fonctionnait donc pas. Le sang coulait le long de son crâne, des bouts de verres venant du pare brise étaient sur lui, dans sa peau. C'était donc comme ça qu'il allait mourir. Ses paupières si lourdes, il n'entendait plus rien, il voyait juste le siège à côté de lui, mais son champ de vision diminuait de plus en plus. « débile, je t'avais dit de mettre ta ceinture... ». Sa vie était banale, il était plutôt banal lui-même et même sa mort n'avait rien eu d'extra-ordinaire, mourir sur une engueulade avec Haemin, franchement...