chapitre premier
you say no, but the universe say yes

T'es pas comme ton père, Daehyun.

Tu pensais qu'en te le répétant suffisamment souvent, tu pourrais y croire et t'y accrocher, ne te préoccupant de rien, ni personne. C'était facile de ne pas être lui, vraiment.

Quand tu le voyais ramener des femmes à la maison et qu'ensuite il te disait que c'était un secret entre toi et lui, tu te disais que tu ne deviendrais pas comme lui, tu ferais tout pour ne pas devenir comme lui.

Quand ta mère te disait que ce n'était pas grave, qu'elle était au courant et qu'elle faisait pareil de son côté, tu t'es dit que tu ne serais pas comme elle. Qu'il n'y avait pas moyen que tu puisses faire ça, que tu ne voudrais pas que ton gosse vive ainsi, presque dans la débauche.

Quand t'as trompé ta première copine, pas une mais trois fois, tu t'es dit que t'étais foutu. Que finalement t'étais comme eux. Puis tu l'as dit à ta copine, elle t'a giflé puis quitté, et tu t'es dit que c'était mieux ainsi, pas de risque qu'un gamin vive ce que t'as vécu.

Quand ton père est mort, tu t'es questionné. Longtemps. Il y avait anguille sous roche, quelque part, tu le savais, tu le sentais, peut-être même que tu as vu, ou entendu, mais tu fais le sourd et l'aveugle. Tu ne seras pas comme eux, tu t'es répété. Jamais.

Quand ta mère a posé son index sur ses lèvres pour que tu gardes son secret, tu as perdu quelque chose sur le chemin et ton regard s'est terni. T'es fichu, Daehyun. Et ce n'est pas parce que tu seras comme eux, mais parce que tu n'es plus qu'un déchet à présent, et tu ne crois plus en rien.

Quand t'as senti la fin arriver, t'as pas pleuré - t'es pas une chochotte, oh ! T'as souri, parce que tu t'y attendais, tu savais juste pas où ni comment, mais tu sentais la faux qui te caressait la gorge depuis un moment, peut-être que t'as foutu la merde où il fallait pas, ou alors c'était tes mains qui étaient là où elles n'auraient pas dû être.


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chapitre second
so you go along and say yes too

Y'a anguille sous roche. Ou plus gros, tu n'sais plus trop. Tu n'sais quasiment plus rien, en fait.

A quel moment cette fille est entrée dans ta vie ?
A quel moment as-tu posté le genou au sol ?
A quel moment tu as accepté tous ces sac à puces chez vous ?

Tu n'sais pas, c'est un peu flou, mais t'as jamais été un romantique et tu l'seras jamais. Cette fille ? D'accord, elle est bien roulée, carrément à ton goût, mais ça s'arrête là. Tu ne l'aimes pas. Elle non plus, probablement.

Alors que quelqu'un t'explique, n'importe qui, pourquoi ô grand pourquoi tu l'as épousé.

Elle te rend fou.
Elle te rend chêvre.

Tu vas finir par devenir comme ta mère et choisir d'y mettre fin de tes propres mains. Mais tu ne veux pas devenir comme elle, pas après tous tes efforts, pas après tout ce que tu as jeté et détruit pour en arriver à là. Seulement t'as un souci de taille que t'avais absolument pas prévu : t'es marié.

Tant pis.
A défaut de n'pas être comme ta mère...
Tu seras comme ton père.