une plume à la main, il arrive au jeune homme de sortir des entraves des livres l’entourant constamment pour se placer lui-même dans le rôle d’auteur, créer ses propres personnages, ses propres retournements de situation. cependant, il n’a jamais trouvé le courage de publier officiellement ses extraits, et ne s’est permis d’en délivrer quelques-uns au grand public que sous un alias que peu connaissent ou apprécient. nullement intéressé par les rumeurs et potins de la ville en temps normal, l’inspiration peut parfois le frapper en entendant certaines, lorsqu’elles sont détaillées et croustillantes, suffisamment pour devenir part d’un personnage fictif. il possède ainsi plusieurs pages traitant de personnes réelles existantes dans la capitale, sans que personne ne le sache. ↯ fils unique, il n’a jamais pu apprécié la compagnie d’un frère, malgré qu’il l’ait longuement désiré, au point de harceler ses parents pour un autre bébé. malgré les amis qu’il se faisait rapidement et facilement à l’école, l’absence d’une fratrie quelconque à la maison l’empêchait de profiter réellement de la vie, tiraillé par un manque qu’il ne comprenait pas lui-même. après tout, vouloir un frère ou une soeur est une chose, mais le désirer au point de s’en laisser dépérir est une autre. ses parents ont soulagés sa peine en acceptant de prendre un charge un chien, qui fut son fidèle compagnon pendant de longues années. aujourd’hui, l’animal n’est plus là, et il ne sait pas pourquoi. ↯  il n’a aucune cicatrice significative sur son corps qui pourrait expliquer la cause de sa mort, si ce n’est celle au-dessous de son menton, qui ne se distingue que si l’on s’approche de près. cette cicatrice est actuellement dû à un enfant jeune et naïf qui avait essayé de croquer un crabe vivant, en vacances à la mer, pour rire et surtout pour satisfaire sa curiosité du goût de cette petite bestiole, comme les limaces et escargots qu’il avait déjà mangé dans le jardin de la maison familial. autant dire que l’animal ne s’est pas laissé faire, et qu’il en garde un véritable trophée de guerre permanent sur le visage. ↯ studieux à l’école, il n’y a rien que l’enfant ne pouvait pas faire. très jeune déjà, son potentiel remontait à la surface et l’élevait à un niveau supérieur, obligeant ses professeurs à lui demander de ralentir et de laisser les autres prendre le temps de comprendre avant de passer à la prochaine leçon. malgré cela, ses parents ont réussis à lui faire sauter plusieurs classes en avance, l’obligeant très jeune à se retrouver dans la cour des grands. peut-être est-ce à cause de la discrimination qu’il reçut de la part de ses aînés qui ne comprenaient pas qu’un gamin tel que lui se retrouve parmi eux, ou peut-être à cause des attentes que ses parents avaient pour lui, il développa soudainement une paresse digne du péché capital originel. ses devoirs ne se faisaient plus, sa distraction était intense en classe, même parler aux autres devenait trop pour lui. le pack du débutant pour rendre ses parents déçus et ses professeurs incrédules en soit. ↯ la musique ainsi que l’océan sont les deux choses les plus chères à son coeur, en comptant celui qui représente tout désormais dans sa vie, soit son cousin eridan. le premier lui donne la possibilité de mettre en pause le monde et ses terreurs, de se protéger dans un monde calme et paisible que personne ne peut pénétrer à part lui-même. le deuxième alimente sa réflexion, comme du bois entretiendrait un feu, les vagues puissantes et le son des mouettes permettant aux rouages dans sa tête de fonctionner à toute vitesse. et quelquefois, de laisser sa colère face aux événements s’exprimer par la houle de la mer, par la colère de l’élément sur les digues et le port. le troisième, c’est ce qu’il a de plus précieux, rien ne peut être équivalent à l’affection qu’il porte envers son cousin. même si ce dernier est encore jeune et rebelle, et que ses mots sont durs et ses actions imprudentes, l’instinct protecteur de lance se réveille toujours en sa compagnie. peut-être est-il là, le frère qu’il avait toujours cherché. peut-être n’était-il pas fait pour être protégé, mais bien pour prendre soin de quelqu’un d’autre.

bien élevé— lâche — diligent — hésitant — informé
comme l’âme d’un vieux livre oublié sur une étagère qui prend la poussière, l’enfant pacifiste est devenu sage en gagnant de la maturité. ses mots toujours empreints de sagesse, il lui arrive bien trop fréquemment de faire la morale aux autres, en essayant de rester le plus tendre possible, pour ne pas brusquer ses interlocuteurs, se faire passer pour le méchant de l’histoire. Sa raison d’exister n’est pas de donner des leçons aux autres ni même de devenir un saint en répandant le pardon autour de lui, mais plus d’aider son prochain, de sauver les quelques âmes infortunées qu’il peut croiser dans sa vie et les remettre sur le droit chemin. Lui-même n’a jamais connu la souffrance et la difficulté d’avancer dans la vie, malgré les quelques moqueries et l’isolement dont il a été victime à l’école par le passé, et il sait qu’il ne pourra jamais comprendre vraiment les blessures que les autres portent sur eux, en eux. Mais il veut essayer de compatir, de ressentir la douleur qu’ils ressentent, de pouvoir prétendre connaître quelque chose à la vision pessimiste et brisée du monde qu’ils adoptent. Jamais trop bavard mais jamais silencieux non plus, il se trouve toujours entre deux mondes, les deux pieds l’un derrière l’autre sur une ligne fine qui s’étend entre deux opposés, le bien et le mal, toujours prêt à basculer dans l’un comme dans l’autre. Catalyseur des énergies négatives, il prend généralement sur lui lorsque que quelqu’un le blesse ou on fait de lui l’antagoniste, parlant rarement de ses propres émotions et des événements importants de sa vie, préférant à la place écouter les autres et pouvoir réfléchir, trouver un moyen de remédier à leurs problèmes.