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chapitre premier
L'ombre, c'est l'image de ta mort ; un double de toi qui s'accroche à tes pas et qui ne te quittera le jour où tu seras sous terre

Le criterium qu'il tenait de sa main droite tressaillait follement. Les caractères ne se dessinaient plus devenant illisibles de tremblements ressentis. Ces langues se mélangeaient dans son esprit, le coréen ne trouvait plus son sens, et le frisson le parcourut si violemment qu'il se leva de sa chaise – se tenant les avants-bras, baissant la tête sur ces cours dont le sens semblait s'envoler du papier. Un sourire d'une nervosité amère vacillait sur ses lèvres.

ça lui à fait perdre ses études de médecine, tout ça. Cette folie presque invisible, cette instabilité cachée. Il n'a plus pu suivre, et s'est vite retrouvé perdu. L'échec l'a affecté. Pas la perte de cet objectif. Parce que son rêve d'enfant a trouvé le temps de devenir insignifiant. Tout ce qu'il voulait aujourd'hui, c'était une issue, quel qu'elle soit. Tout ce qu'il voulait, c'était ne plus se souvenir, passer, à autre chose, vivre d'autres pensées, rêver d'autres horizons.



il pensait l'avoir trouvé, sa nouvelle horizon. Il y a cru si fort – il s'y est tellement accroché. Elle était son échapatoire, elle était sa nouvelle vie, elle le faisait être ce qu'il n'a jamais été, un garçon normal. Il se souvient de ce sentiment qui avait comme pansé sa vie et calmé ses nevroses. Mais elle n'était qu'un mensonge. Elle n'était que le linceul blanc d'un corps abimé, elle le rendait plus agréable parce qu'elle le cachait seulement. Il l'a aimé passionnellement et elle l'a brisé si simplement. Il se rappelle ; ça lui a fait aussi mal que les mille et une souffrances infligées par son père. Mais là où ces dernières s'épuisaient finalement, elle gardait la même intensité, ne s'épuisant jamais, ne s’essoufflant en aucune circonstances.


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chapitre second
il se refuse toujours à comprendre, à entendre, il rit pour cacher sa terreur de lui-même. il a toujours marché sous les arches des nuits. et partout où il est passé, il a laissé, l'empreinte des choses brisées.


Sa respiration. Il la perdait, il la perdait à jamais. L'eau infiltrait dans sa bouche, se mêlant à la rougeur d'un liquide poisseux qui se perdait là. Ses efforts concentrés sur le seul geste de lever la tête ; en vain. Cette main trop puissante avait prit parfait contrôle de son crâne,  le maintenant tout entier dans cette eau si froide. Il allait mourir. Il a cru sincèrement y passer, sans être au courant ce fut le cas, il sentait encore le liquide gelé prendre possession de sa trachée, de ses poumons, de sa vie.

C'était quotidien, ces, fausses noyades, c'était presque normal, c'était devenu normal, mais jamais il n'avait été aussi loin, oubliant sûrement les minutes, jusqu'à ce que ce qu'il.ne.bouge.plus. La vie avait eu le temps de se voir défiler devant ses yeux fermés et qui auraient du rester fermés à jamais, et il revoyait les grandes lignes de son existence. Il revoyait le machisme de son père dès son plus jeune âge, il revoyait ce traumatisme, cet homme bizarre à la maternelle et ses mains indiscrètes, puis, la réaction de son père quand il l'a apprit. Il se rappelle de ce coup de poing violent alors qu'il n'était qu'un enfant, il se rappelle de sa bouche en sang, et des mots qu'on lui répétait.



Jamais il n'avait prit d'aussi grande inspiration que quand il s'est réveillé. Jamais il n'avait prit d'inspiration aussi fausse. L'adrénaline l'avait aidé à se relever et à fuir, et il a fuit, si loin. Loin de l'assassin qui jouait le rôle de son père, de son père qui jouait le rôle d'assassin. Il se rappelle avoir paniqué si fort, d'avoir eu si froid. Le visage glacé, les lèvres bleues, l’hypothermie noyait à son tour son corps tout entier dans des vagues de gels, et il ne savait où aller, n'ayant plus la force de se rendre nulle part, se laissant assoupir au coin d'une rue.

Mais qu'avait-il de mieux à faire que de revenir à la maison ?