(( ACID TRIP ))

Sujet: (( ACID TRIP )) Dim 17 Sep - 19:31

nom, prénom – han (한) ; ça se siffle pas, ça se fait pas huer non plus, mais même accompagné d'une couronne c'est tout juste s'il le porterait avec orgueil. dowon (도원) ; simple à en faire baver d'envie le syndrome de la feuille blanche qui pointe du doigt l'inspiration disparate, brouillée - le prénom donné sur le tas sans réflexion perforante. La même qui file le mal de crâne, qui vous brise les neurones d'agressivité - qui n'a vraisemblablement même pas effleuré les tempes de ses géniteurs. âge, naissance – les traits pas encore rongés par le temps qui se dévoilent un trois janvier, jour de pluie, jour d'orage, jour aux allures narquoisement macabres, y'a déjà vingt-six ans à présent. c'est l'annonce de la furie en devenir, l'unique balle de fusil, qui ira pas à contre-sens, qui prendra le bon chemin, mais peut-être juste à l'envers. date de mort et réveil, âge – bientôt trois ans qu'il a embrassé le goudron couleur charbon souillé de son hémoglobine ; une fois, deux fois, trois fois, quinze fois, trente fois, jusqu'à ne plus pouvoir ressentir ses membres recevoir les coups qui se sont jamais arrêtés, même quand les supplications qui lui arrachaient la gorge pleuvaient en même temps que les pieds dans la mâchoire, même quand le squelette grelottait plus. La nette impression que ça a jamais existé, pourtant, sorte de mauvais rêve qui demeure flou comme une nébuleuse. nationalité, origine – sang coréen fougueux, qui possède la frénésie de la précipitation, qui tressaute jusque dans ses marbrures pourpres. statut civil – palpitant confisqué ; jolie haneul qui l'emprunte sans permission, jolie haneul qui le fait sien, qui s'approprie tout ce qu'elle touche de lui depuis quelques temps déjà, qui le flambe --- sorte d'héroïne de cette âme lourde et salie, mais qui demeure une indépendance sur laquelle il n'a pas encore trouvé le temps de poser des mots articulés. orientation – il ne court qu'après les jupes qui traînent, les bouches tentatrices qui font sourire les yeux des nymphes quand elles s'étirent un peu, jusqu'à preuve du contraire. métier, études – monsieur vous refile herbe & pétards de qualité contre quelques bouts de papier couleur jade ; s'il se contentait de se servir des rues aux néons comme échappatoire à chaque descente risquée, l'affaire a vraisemblablement dérapé - au point de s'exposer, de tirer la langue aux flics quand ils ont le dos tourné ; boutique secrète aux aspects beaucoup trop conformes pour être ne serait-ce que soupçonnée de renfermer plus préoccupant. il voulait plus grand, plus provocant, sans pour autant oser quoi que ce soit, encore trop sage dans sa tête dowon. Alors il a suffi de le pousser un peu, d'insister, pour y trouver son compte, à la façon d'un vautour récupérant les carcasses des victimes. situation monétaire – il se fait à l'idée que la confusion semble s'arranger ; doucement, avec moins d'incertitudes, plus de stabilité, cette fois. Il vise plus grand, dowon, il se fait couper les ailes qui le raccrochaient encore un peu à la réalité et se fait entraîner dans une pente glissante, gelée, le verglas qui l'attire vers le bas. Faut pas tomber sous peine de pas pouvoir se relever, de rester accrocher au sol. Mais c'est pas dans ses habitudes de se faire écraser --- alors il ramasse les billets verts sans poser de questions irritantes, mais en fermant les yeux. lieu de résidence – idées bien arrêtées sur la chose, les géniteurs, déluge d'inspiration quand il s'agit de lui refiler des hypothétiques grandes écoles dans laquelle le jeter - la cage aux lions. Mais mauvaise pioche, fils trop immature, qui a jamais trouvé de plaisir à rester le cul planté sur une chaise à se faire dicter une fausse vie, ou plutôt fils trop rêveur, qui croit dur comme fer - qui maintient le menton haut et fier qu'il peut s'en sortir sans eux, sans le morceau de papier qui dicte la vie de monsieur tout le monde. Alors fils prodige qui choisit la porte, pour en trouver une autre --- et il se proclamerait presque squatteur intempestif & désespoir ambulant s'il ne sentait pas que sunwoo ne pourrait plus respirer correctement en son absence, dans son petit appartement.

FT. KING HYUK

ne le réveillez pas à l'aube, n'ouvrez pas les volets et encore moins votre bouche, dowon n'est vraiment pas du matin et se plaît à traîner longtemps sous les draps brûlants (surtout lorsqu'il s'agit d'un lendemain de soirée --- soirée qui aura accueilli sa sobriété l'espace de quelques minutes, tout au plus.) ↯ contrairement aux apparences - erronées, faussées - dowon est quelqu'un de relativement stable en matière de relation ; de sincère. il n'aime pas coucher sans sentiments, il n'aime pas embrasser sans sentiments, mais apprécie tout de même de tâter la marchandise quand on insiste. loin de lui l'idée de vexer qui que ce soit. ↯ c'est tout de même une habitude qu'il perd, qu'il a refrénée - sorte de panneau stop qui se fout devant ses yeux lorsqu'il aperçoit une paire de fesses. Il ne prend plus autant de plaisir, autant d'envie mesquine, depuis qu'elle trotte dans sa tête. ↯ dowon fait souvent le ménage dans ses souvenirs matériels ; il déteste ça, l'attachement sans raison à des choses qui ont compté à un moment de son existence - alors il jette, sans remords. Parce qu'il n'y accorde pas autant de valeurs qu'à ceux de sa mémoire. ↯ ses écouteurs sont toujours dans ses poches. ↯ et il ne compte plus le nombre de victimes que la machine à laver a entraînées dans ses limbes. ↯ dowon est vraiment tête en l'air et à force de ne pas accorder d'importance capitale à quoi que ce soit, il oublie les choses qui en ont. ↯ comme rembourser des personnes aux pratiques peu louables. ↯ si bien qu'il se retrouve vite endetté. ou à devoir rendre des services à la morale vraiment discutable. ↯ tatouage qui bouffe la moitié de son cou ; qui glisse sur son pectoral à la façon d'une toile d'araignée. Réalisé sur un coup de tête, à il ne sait plus quelle occasion. ça lui paraissait être une bonne idée, sur le moment. ↯ la procrastination est un art. ↯ le sarcasme aussi ↯ il passe énormément de temps au téléphone avec haneul. ↯ se fait tout à coup d'humeur joviale lorsque son nom s'affiche sur son écran, d'ailleurs. ↯ et se pointe très souvent par surprise au pas de sa porte afin de réclamer sa présence - indispensable, unique - pour un cinéma ou un restaurant peu fameux. ↯ bizarrement, il raffole de tayakis, depuis quelques temps. ↯ il déteste recevoir des ordres, ignore l'autorité à la façon d'une chose que l'on peut contourner facilement, et n'écoute pas les conseils qu'il n'a pas demandés, quels qu'ils soient ; et il ne justifie pas ses actes. ↯ dowon tient plus que tout au monde à sa gameboy. l'or n'a pas de valeur à côté. il y joue tellement que les marques des boutons sont à moitié effacées, et on pourrait mouler la marque de sa paume au dos de la boîte rectangulaire. Pour autant, dowon il se refuse à ce que quelqu'un d'autre que lui la touche. ↯ sauf sunwoo. sunwoo est toujours l'exception. ↯ la dispute éclate ; il sait qu'il a tort, il sait qu'il devrait se taire, serrer les dents, mais plutôt qu'avouer qu'il est mal placé pour l'ouvrir, il préférera vous balancer vos quatre vérités dans la face. stupide prince. ↯ et il ne s'excusera que rarement en premier. ↯ même s'il regrette. il choisira plutôt la compagnie d'une bouteille de rhum. ↯ non, vous ne rêvez pas, ce ne sont pas des cernes ; mais des yeux au beurre noir. ↯ il devrait vraiment apprendre à se taire. ↯ s'il le pouvait, il achèterait une vieille voiture. pas de modèle précis en tête, juste ces décapotables aux allures rétros, qui le font baver d'envie. ↯ lors de ses crises de nerfs indomptables, sunwoo devient incontrôlable --- maladie qui leur faisait perdre la tête, à tous les deux. pour sunwoo qui ne voulait pas lui faire de mal, et pour dowon qui ne voulait pas de sa culpabilité. ↯ Si bien que le seul rempart à sa folie a fini par prendre des cours, quand il a pris des coups pour la première fois - quand ses bras et sa voix n'ont subitement plus suffi à étouffer sa rage. alors y'a les droites ordonnées, y'a les gauches un peu plus ratées, mais il arrive bien mieux à esquiver les assauts grâce à une boxe & un self-défense presque parfaits. ↯ pour autant il a perdu la main, puisque ses cours se sont interrompus en même temps que le jour de sa mort. ↯ mais il lui reste un bon nombre de réflexes dont il ne retrouve pas la provenance, même en fouillant activement sa cervelle. il a tout oublié. Alors il met cette dextérité instinctive sur le compte du nombre incalculable de combats de rue qu'il a réalisés.↯ au même titre que sa bisexualité ; sunwoo a été le premier, sunwoo a été le seul. histoire effacée, abandonnée avec son ancienne vie. ↯ il possède un nombre incalculable de sweats & de casquettes. ↯ il n'aime pas quand on l'approche, quand on le touche lorsqu'il est énervé, lorsque ses veines pulsent trop vite son sang, sorte de choc électrique qui lui frise les nerfs. ↯ torché, son humeur varie entre deux extrêmes ; il peut être affectueux, à chercher de l'attention sans limite, ou être dans un mal-être silencieux, à fixer un point invisible dans la pièce. ↯ et il ne peut pas s'empêcher de sourire lorsqu'il aperçoit les lèvres de sunwoo qui s'étirent, même juste un peu.

ᄽ elephant man

dowon est un P R I N C E --- ou peut-être se contente-t-il de l'imiter, de jouer un rôle pour combler ses envies, alors qu'il apprécierait certainement juste pendant un temps de porter une couronne dorée - besoin de se retrouver au centre de tout, au milieu de l'espace, d'être la lumière artificielle qui éclaire l'assemblée le temps d'une nuit, d'une soirée, de ressentir le poids des regards qui l'adorent sur ses épaules, avant de se rappeler violemment.

(que les trop grandes responsabilités ne sont pas faites pour lui, qu'elles l'effraient probablement un peu, qu'attendre des choses trop conséquentes de sa part est voué à l'échec, car n'est-ce pas ce que lui ont enseigné ses parents ?)

(tu n'es rien, dowon, tu gâches ta vie, dowon, tu nous déçois, dowon - dégage, dowon.)

c'est aussi l'amas de fierté mal placée, la même qui l'a fait quitter la maison, de peur de se voir faire mettre à la porte trop tôt, trop vite - pas de son propre chef. y'a que lui qui décide de son destin, il se fait pas dicter sa vie par quelqu'un d'autre que sa propre personne, même si ça doit faire mal, au départ.

mais c'est une chimère qu'il n'avouerait pour rien au monde, qu'il tente de refouler au fond, plus loin, pour parfois même réussir à l'oublier tout-à-fait --- ça ne l'atteint pas, ça ne l'atteint plus parce qu'elle n'existe plus vraiment, il s'en accommode depuis trop de temps. Sorte de doute qui enserrait son cœur, à l'étouffer sauvagement, le poussant à l'asphyxie - l'affection refusée, le manque d'attention, la sensation de trou béant au milieu de la poitrine. L'impression de pas être nécessaire. non, il connaît plus dowon, il a oublié, il y accorde plus d'importance.

(à ce besoin de reconnaissance.)
(tu combles comme tu peux dowon, mais ça marche pas des masses, pas vrai ?)
(tu remplaces pas l'amour d'une mère. ni l'amour d'un père.)
(ni le sien --- même si t'en as aucun souvenir.)

alors dowon est un G O S S E ; laisse faire, y'a le temps, on va faire la fête. sois pas radin, fais tourner faut pas se prendre la tête.

(A l'inverse, le prince se fait brûlant et tout-à-fait sérieux quand il sent l'adrénaline pulser, vite, vite, si vite quand on attaque les siens. Dowon crache, il insulte, il bousille, il vous fait fondre sous des mots à l'acide quand c'est nécessaire. dowon frappe, écrase ses phalanges, même à deux contre cent, peu importe si c'est perdu d'avance, quand c'est nécessaire.)

faut pas oublier que tout est éphémère, que tout a un début et une fin - et surtout, s'accrocher à cette pensée, surtout, clouer cette pancarte devant ses pupilles pour la relire quand il ressent le vacillement.
Faire croire que c'est tellement sa philosophie de vie qu'il finira par se convaincre lui-même -

(à se perdre dans son rôle, à s'attacher au rôle, à se satisfaire dans ce rôle.)

dowon se fait invité surprise de temps en temps pour arranger les soirées vouées à l'échec, dowon il se fait tombeur de ces dames, par le sourire aguicheur qui prend place beaucoup trop naturellement sur son visage d'éternel joueur - définitivement pas si innocent que ça.

(et dowon se fait occasionnellement journal intime aux commentaires douteux pour vous faire recouvrir le sourire, sur le pas de la porte, contre une tête de lit, ou à même le sol d'un toit sale, aux gestes doux, et à l'attention étonnement plaisante.)

dowon fait en sorte de pas se triturer les méninges.
réfléchir ça donne mal au crâne, à la longue.
et il préférera lâcher ce rire un peu railleur avant de vous adresser un geste las de la main, le même qui signifie ce n'est pas important - et à peine se retiendra-t-il de lever les yeux au ciel si vous insistez, parce qu'il se bloquera, ne se dévoilera pas.
jamais.
pas quand ça le concerne.
t'es un gamin dowon.
dowon, il se laisse porter par la vague, évite de trop boire la tasse, de couler. Avoir la tête à l'air libre, c'est important, faut pas l'oublier, ne jamais perdre cet objectif.

puis adviendra ce qui adviendra.

c pas cool srx

SKATE VIBE / LAU²

SIAL — icon & ava skate vibe

Sujet: Re: (( ACID TRIP )) Dim 17 Sep - 19:32

la réussite des astres

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mauvaise graine
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Dowon, il plonge tête la première, ou il plonge pas.
Dowon, il boit cul sec, ou il boit pas.
Dowon il te roule une pelle, ou il t'embrasse pas.
Dowon, il fait ce qu'il veut, ou – tu prends la porte.

(il fait pas les choses à moitié, non. Jamais.)
Alors il pouffe. Sourit. Provoque. Puis s'enfuit en traînant des pattes vers sa chambre, prépare un sac. Il emporte que le strict minimum, fringues, fric, quelques photos, quelques bricoles auxquelles il tient – qu'il s'empressera de jeter en bas de l'immeuble, juste qu'il veut pas les laisser moisir là. Prendre la poussière.

(il fait pas les choses à moitié dowon.)
(mais il s'est abstenu de déboîter la porte et de partir avec.)
(si ça c'est pas une preuve de maturité.)

- salut. Ça claque, violent le dowon, ça regarde pas derrière et ça dévale les escaliers vitesse de la lumière.
Et ça assume deux minutes, le temps de sentir les portes des limbes qui se referment – il est à la rue dowon. Puis il se demande vaguement ce qu'il fout, où il va. A se marrer de son hypothétique connerie, à se marrer de --- comment ils disent déjà ?
(ah oui, fierté.)
la même qu'il finit par ravaler quand il se rend compte qu'il a besoin de lui. Quand il se rend compte qu'il s'est naturellement dirigé vers son appartement. Quand il le voit apparaître, l'air ailleurs, le regard qui le décortique de haut en bas, songeur, à peine a-t-il gratté à la porte comme un chat errant. Mais sunwoo qui a pas besoin de réfléchir longtemps – qui est au courant que ça a jamais été simple, chez les han. Alors sunwoo à vite capter que ça déconne quelque part.

- hey. hmm, je peux squatter un jour ou deux ? je me suis fait j'ter.

puis sunwoo à s'écarter, à le laisser entrer, à se foutre un peu de sa gueule, aussi. À pas savoir que les deux jours ce sera plutôt une éternité.

Faut dire qu'il est pas super rusé le sunwoo.

-
ton sourire énervé j'le connais par coeur
-

Verre qui se brise. Qui brise le calme.
L'impression de déjà vue.
Colère noire.
Colère à pas voir.
Colère qu'il aime pas (re)voir.
D'abord il l'écoute parler, déballer, compte sur la chance pour que ça suffise à pas faire éclater la mine – faut pas poser le pied au mauvais endroit, pas faire exploser la chose. Quelques hochements de tête, approbations silencieuses, il se contente de supporter le cœur qui fond, le palpitant qui doit battre à fond, à craindre les bornes imposées par son caractère droit qui se font poussières, murs de glaces qui tiennent pas sous la chaleur de l'astre.
(maladie qui fait chier.)
(maladie qui le fait endurer, trop, beaucoup trop.)
et --- ça suffit pas.
Ça implose.

- je sais.
- c'est pas grave, tu le sais – non, sun, toi écoute.
- regarde-moi, sun.

Regarde ses traits, observe ses traits, imprime ses traits – repère son parfum, ce truc un peu poivré, un peu menthé, concentre-toi dessus. À pas chercher plus loin, à juste insister sur ce qui le faire revenir. À s'approcher. À envoyer valser les risques de se faire défoncer.
(reviens sun.)
y'a ses mains qui viennent remonter le long de sa mâchoire, qui choppent subitement quelques mèches dérangées & adorées, puis qui retombent, qui coulent sur ses joues comme la tristesse se fait parfois sillages de larmes intempestifs lorsque la colère est trop lourde, trop dense, trop –

- eh, je suis là, t'entends ? écoute-moi – cale ta respiration, sun, respire – ouais, voilà, comme ça, c'est ça. Compte dans ta tête, concentre-toi sur les chiffres. Fais comme d'habitude.

(un) front contre front (deux) à la limite de s'en prendre une (trois) toujours (quatre) à jouer avec le feu dowon (cinq) pour voir la mer calme se dévoiler au bout du tunnel (six) à sentir le cœur (sept) qui se fait amadouer (huit) qui reprend un rythme moins bancal (neuf) puis à le prendre doucement dans ses bras, à caler son visage dans son cou, à caresser son crâne. À le bercer.
(dix.)

- tu gères sunshine.

-
quand tu es parti
le ciel était rose et ta peau était bleutée
-

le silence – disloqué par quelques exclamations.
(bêtise, peur, amusement, affolement, divertissement – surprise.)
il parle pas dowon, les lèvres restent closes. Parce qu'il sait pas quoi dire, pas quoi faire, pas quoi penser. Et c'est bien la première fois, la seule alternative qui réussit à lui clouer le bec.
A le couper sec.

(bravo sunwoo, t'as gagné - maintenant, tu peux te relever.)

Il entend vaguement la précipitation des pas qui piétinent le sol, le gong qui le prévient, qui traverse ses tympans sans les sensibiliser pour autant. Ultrasons qui les vrillent – il distingue plus rien.

(sauf son corps.)
(il voit que toi, sunwoo.)

Pensées coupées. Réactions attaquées à la façon d'un venin de serpent qui se répand dans les veines. Ça s'est pas fait progressivement. C'est venu subitement. Vite. Vite. Puis. Un coup. Deux coups. Cinq coups. Ils sont plusieurs, trop nombreux.
(et il pourrait réagir dowon, tout de suite – il a de quoi se défendre, essayer de tenir.)
(même mort c'est qu'il réussirait à le sauver, l'idiot.)

Mais il tombe. L'avalanche qui l'encercle, qui le nargue. Dowon reste à genoux, dowon glisse, dernière tentative de résistance lorsqu'il tente de se remettre sur les pieds. Le moment de lucidité où il se dit qu'il pourrait essayer, qu'il pourrait (peut-être) survivre. Qu'il s'est jamais fait marcher sur les pieds.
Mais.

Mais à quoi bon.
Parce qu'il part pas sans lui, dowon. Il veut pas envisager de vivre sans lui. Il veut pas entrevoir la possibilité de plus le croiser avec ses lunettes qui tombent sur le bout de son nez & son tee-shirt large. Il veut pas se réveiller seul. Il veut pas imaginer le monde sans son sourire.
Il veut pas survivre sans lui.
Ça fait beaucoup trop mal.
(parce qu'il a réalisé, ces dernières semaines qu'il---)
Alors ça dérive sur l'affirmation que y'a une première fois à tout.

Il revient dans le monde réel le temps d'une micro-seconde. Le temps de se rendre compte qu'il va y passer, menace imminente, orage grondant.
Panique. Panique. Panique.

(respire, compte.)

Et dowon, dowon il encaisse, se protège, fait durer le plaisir, ne s'avoue pas vaincu. Il crie pas – pas tout de suite, parce que y'a les cordes vocales qui se font paralyser par sa fierté, toujours cette putain de fierté, cette putain de couronne dorée qu'il veut pas laisser tomber même quand le squelette a lâché les muscles, que les bras ils savent plus quoi barricader (le visage, les côtes, le ventre, le rêve de se transformer momentanément en hécatonchire) et que les yeux – les yeux ils restent ouverts.

(c'est qu'il le ferait même chialer, l'enfoiré.)

Les yeux ils gravent son image. Tatouage sur les paupières, qui grille la matière grise, qui brûle l'organe pompe, qui le pousse à se faire des idées, à se faire des films à se torturer avec les et si à réaliser.
A réaliser qu'il est seul.
Qu'il va mourir seul.
Qu'il l'a laissé seul.
Qu'il l'a laissé mourir seul.
(qu'il aurait du le retenir, une fois, juste une fois, juste une seule fois.)

et-
il commence à hurler, quand il devine ses côtes se faire pulvériser.
et-
il continue par supplier, quand il sent la peau qui se fait déchirer.
et-
il commence à relâcher, quand il ne parvient plus à garder les yeux sur lui.
et-
et la couronne tombe.

———

———

galatée

-
J'obtiendrai ton sourire le seul témoin d'ma victoire
-

(Dis-lui tout, de ta petite habitude lorsque le soleil se lève jusqu'à ce qui te pousse à vivre dans l'éphémère, mais pas trop vite, laisse-le te désirer, laisse-le s'accrocher – joue avec lui, il attend que ça.)

H a n e u l.
Elle est belle haneul.
Sorte d'éclipse lunaire – elle voile ses yeux, attrape sa conscience.

Tourmente ses pensées depuis à peine quelques minutes.

- tu parles d'une coïncidence.
Mauvais numéro composé, échanges irréguliers qui se font d'un téléphone à un autre l'espace d'un instant. Fractionnés par le doute, par l'amusement, par l'envie d'en voir plus, d'en apprendre plus, mais pas de nécessairement vouloir se laisser tenter par plus – jusqu'à ce qu'ils se rendent compte qu'ils sont à la même fête, celle d'un ami en commun. Qui fait tout de même se croiser les deux âmes solitaires.

Alors, c'est plus pourquoi, mais pourquoi pas.
(parce que c'est pas dans les habitudes de dowon d'être raisonnable.)
(et toi, haneul ?)
(t'es raisonnable ou tu te laisses entraîner par les vagues ?)

Elle est belle haneul.
il aime à vouloir se laisser tenter par la musique depuis qu'elle est en face de lui. Il aime à vouloir mettre en cage son sourire, en étant hypnotisé par la couleur de ses yeux, mais à savoir qu'il sera plus aussi précieux s'il le garde que pour lui.
Il aime bien ses chaussures, sa robe longue & noire & brillante, ses hanches qui se balancent un peu, ses cheveux négligemment remontés en un chignon mal fait – chaleur de la fête qui la décapite, probablement. Et l'impression qu'elle sera toujours aussi belle au naturel qu'avec une peinture d'artifices sur le visage. L'impression que c'est--

- dowon, du coup. Mais pour d'vrai cette fois.

une princesse.

SIAL — icons
LΛZΛRE