Il en demandait trop, en était douloureusement conscient. Une seconde chance. Evidemment qu’il ne la méritait pas. Siwan lui avait tout donné, avait fait de lui le plus heureux des hommes à ses côtés et lui le lui avait rendu de la pire, la plus ingrate, des façons. Sans aucune raison, surement était-ce là la chose la plus pitoyable encore. Il n’avait eu aucune raison de le tromper tout cette fois, mais il l’avait fait. Il aurait beau maudire son passé, il ne pouvait pas l’effacer. Il ne peut que pleurer devant le carnage en lequel il a transformé leur bel amour. Il ne ressemble plus à rien. Il le retrouve sur le carnage, il veut tant faire prendre fin à cette haine que Siwan semble aujourd’hui éprouver envers lui. Il cherche une once d’amour, peu importe, une simple petite étincelle à travers laquelle il pourrait tout éveiller de nouveau. Juste un bout d’espoir auquel s’accrocher de toutes ses forces. Il ne veut plus de ce mur entre eux, plus de cris à chaque fois qu’ils se voient, ou pire, le mépris de Siwan. Il se sent déjà plus bas que terre, mais le regard accusateur de Siwan n’est égale en rien. Il n’a aucune explication à dire, si ce n’est de répéter encore et encore à quel point il l’aimait, qu’il était le seul à ses yeux. Et qu’il aime toujours, putain, qu’il l’aime, plus que tout au monde et sans lui, rien n’a de sens, absolument rien.

Toute cette histoire n’avait aucun sens. Parce si leur amour avait été vrais, leurs sentiments aussi authentiques, pourquoi en étaient-ils là ? Yeseol assume sa faute, mais ne saurait y offrir d’explication. Il n’en a pas. Est-ce que l’amour seul n’avait pas été possible pour le retenir ? Fallait-il aussi le tenir par une laisse comme un chien enragé. Non, non. Il avait simplement pris Siwan pour acquis, et ce n’était qu’en le perdant qu’il savait à quel point la vie ne valait rien sans lui. Il était impossible à faire sortir de sa tête. Siwan, Siwan. Seule mélodie, harmonie unique qu’il connaisse, qu’il n’ait jamais connu.

Et Yeseol ferme les yeux, prie pour ne pas être rejeté alors que ses lèvres viennent tendrement glisser contre celle de Siwan, comme avant. Rien de violent ou de brusque. Juste eux, et leur amour mis à nu. Il se redresse doucement et le regarde avant d’hocher de la tête. Du temps, c’est évident, mais au moins ce n’est pas un refus total. Il a l’impression de voir cet éclat d’espoir dans ses yeux. Il espère ne pas se bercer d’illusions. « Oui, je devrais. » Il se relève assez difficilement sans pourtant en montrer quoi que ce soit, son genou en mauvais été et le sol n’étaient pas les meilleurs amis. « T’en fais pas, je vais me débrouiller seul. Je l’ai bien fait ces derniers mois. » Il sourit doucement, efface les larmes sur son visage en y passant un peu d’eau qu’il essuie ensuite avec la serviette. « D’accord. » soupire-t-il simplement en quittant la salle de bain. Il attrape son grand manteau en fourrure dans lequel il flotte quasiment en l’enfilant et appelle rapidement un taxi avant de le laisser. Il sourit doucement en sentant encore la main de Siwan sur ses cheveux.