chapitre premier
comme une brise d'été...


C’était ce qu’il avait fait, en découvrant le poteau rose. Toute sa vie, toute son existence n’était plus qu’une illusion. Cette famille qu’il avait toujours décrit de parfaite, envolée, partie en fumée. Il n’avait pas supporté ce mensonge de vie qu’on ne fait pas. On est censé tout se dire, pas vrai ? En famille, il ne devrait pas y avoir ce genre de secret. Et pourtant.


Toute sa vie ne reposait que sur un seul mensonge de la part de son père. Il avait découvert qu’il avait une sœur cachée, dans un monde démuni et parsemé d’embuches. Était-elle encore en vie aujourd’hui ? Y avait-il encore un espoir pour lui ? Et pour elle ? Tout ce qu’il avait, c’était son nom et celui de l’orphelinat où on l’avait placé. Rien de plus, rien de moins. Alors, il était parti, tel un loup solitaire, en mission pour la retrouver. La retrouver et tout réparer, lui expliquer, la protéger, la prendre dans ses bras, pour qu’elle se sente comme dans une maison.


Il s’était rendu en Corée, c’est là qu’elle y avait été déposée. C’est ce que disait la lettre de cette mère inconnue, de ce visage dont il se sentait nu. Comment se sentait-on quand tout notre passé n’était qu’inconnu ? Pour lui, c’était un renouveau, une nouvelle page à écrire.


Alors qu’il montait la falaise avec son équipement, parti en regardant droit devant, il voulait aller rejoindre cet endroit. Celui où tout avait commencé pour elle, mais celui où tout allait finir pour lui. Il ignorait que sa quête serait sa perte. Son pied glissa une fractions de seconde et POUF...



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chapitre second
qui vient caresse ma joue

« Allez mesdames et messieurs ! Venez tenter votre chance avec les cartes, que diront-elles sur votre avenir ? Un malheur se présentera-t-il dans les prochains jours ? Seul l’avenir nous le dira ! »

JR.
Lan.
Lan, JR. Vingt-et-un ans. Vendeur dans une boutique de tarot et autre machins de spiritualité.
C’était le seul élément dont je me souvenais quand j’étais arrivé et ça ne me quittait plus. J’avais sûrement dû me perdre en chemin ou j’avais été mis ici par accident. Quoi qu’il en fût, je n’étais pas plus malheureux dans ma situation, quand j’y repensais bien. J’avais un job, un abri pour dormir et un animal de compagnie. C’était la classe. Même si je vivais ici depuis toujours, j’avais l’impression qu’il me manquait parfois quelque chose en moi. Sans savoir l’expliquer, j’avais aussi mal à ma jambe. Je ne savais pas d’où tous ces éléments sortaient, mais je ne m’étais jamais posé de trop grandes questions.

Je pouvais également sentir que j’étais pas du coin, mais je savais toujours pas comment j’avais réussi à atterrir à Séoul. Je m’en plaignais pas du tout parce que j’adorais l’ambiance de la ville, ces lumières qui vous traversent les lentilles et qui font briller vos yeux, la vie de rêve quoi.

Il m’arrivait de me faire des promenades, cigarettes entre les dents pour observer la ville la nuit. Je faisais aussi des nuits blanches, c’était pas mon truc de sortir le jour. La nuit, la vie nocturne, elle a quelque chose de spéciale. La nuit, il y a une ambiance qui colle pas avec le jour. Les rayons du soleil m’affaiblissent, j’ai l’impression d’être dans mon élément dès que le soleil se couche et que les nuages se rosent.