love me, please, love me.
man, you really bring me down.you got me tied up, but i stay close to the window and i talk to myself about the places that i used to go. i'm hoping someday maybe i'll just float away and i'll forget every cynical thing you said. when you gonna hear me out ?
une jolie femme, de beaux enfants, une grande maison, un bon travail, c'est tout ce que je veux pour toi, mon fils.
ta mère hoche doucement la tête, approuvant ton paternel, presque solennellement. tu n'as pas envie de les contredire, de hurler que tu feras comme il te plaira et de faire une crise d'adolescence mal placée. non. au fond tu sais qu'ils ont
raison. alors tu opines. les autres diront que tu n'as pas de personnalité, mais tu t'en fiches, tu veux vraiment rendre tes parents fiers. la vérité c'est que tu n'as jamais été proche de tes deux frères, et eux-même ont quitté la maison aussi jeunes qu'ils le pouvaient. sans doute parce que tu étais le préféré de tes parents. c'est ce qu'ils répétaient sans cesse en tout cas. c'est bête, tu aurais bien aimé être en bon termes avec eux, tu voulais juste qu'ils t'aiment.
tous. fallait croire que tout ne se passait pas toujours comme tu le voulais, et tu en avais fait les frais par la force des choses.
du haut de tes vingt-quatre ans tu avais déjà un petit appartement et un travail stable. pas haut placé, évidemment, mais quelle importance, les revenus étaient stables, tu pourrais économiser, pour plus grand. parce qu'au fond, la vie c'était ça, non ? avoir un bon métier pour avoir une grande maison et un meilleur poste pour payer le crédit... c'est ce que tes parents t'avaient apprit en tout cas. et puis tu avais l'amour, le vrai, le grand, le beau. du moins c'est ce que tu croyais, vraiment. des tréfonds de ton âme.
il était beau. il était grand. il était doux, compréhensif. il était tout ce dont tu avais besoin. le truc, c'est que tu travaillais pour lui. et qu'on t'avait gentiment fait comprendre que se taper son patron c'était jamais une très bonne chose. en plus, il était fiancé, avait un gamin en route. définitivement t'avais pas tiré le lot du siècle. maman avait pleuré quand tu lui avais dit, et puis elle t'avait traité de monstre, de briseur de ménage, et d'enfant indigne. mais fallait comprendre que t'avais juste pas envie d'aller au cimetière pour voir papa, tu comprenais pas l'intérêt d'aller parler à une pierre et attendre. t'en ressentais pas le besoin.
shin, dans mon bureau.
tu souris, t'es bête peut-être, naïf, crédule, tout ce que vous voudrez, mais t'as pas la culture de la mauvaise nouvelle toi. nan, le mauvais pressentiment tu connais pas. alors c'est tout sourire que tu files dans le bureau de l'homme d'affaire, qui ferme soigneusement derrière toi et vient s'asseoir sur le bord de son bureau. tu tritures nerveusement le bout de ta chemise, un peu nerveux devant tant de silence. t'as envie de parler, peu importe ce que tu diras, pour combler le blanc, alors tu entrouvres la bouche.
j't'aime, voilà ce que tu dis.
tu vas devoir partir, c'est ce qu'il répond.
tu comprends pas, t'imagine pas que tu peux nuire à sa réputation. non, toi tu vois juste vos étreintes qui s'en finissent pas et les mots doux qu'il glisse à ton oreille, presque désespéré à l'idée que tu décides de t'en aller, désespéré à l'idée de perdre le contrôle. mais c'est lui qui te jette. c'est lui qui fait un trait sur tout ton temps passé à travailler pour l'entreprise, peu importe l'heure, le jour, la nuit, peu importe si tu avais des plans, peu importe les amis de fac - bien vite perdus de vue - peu importe tout. il s'en fiche. t'es qu'un nom junhyo, t'es rien de plus, pour lui.
tu peux pas.
tu murmures, un peu maladroitement, des larmes plein les yeux. t'as pas envie de les retenir, tu pourrais éclater en sanglots, là, dans son bureau. il t'observe curieusement, comme si t'étais une bête de foire et là, tu jures, tu pourrais te jeter sur lui, lui faire comprendre que t'as besoin qu'il reste, t'en as besoin, t'as besoin de lui, t'as besoin de ce travail. mais il t'intime de prendre tes affaires et de rentrer chez toi. il dit que tu recevras tout le nécessaire par courrier, que t'auras des indemnités si tu décides de signer le papier qui dit que t'as décidé de partir, de toi même. alors tu signes.
parce que t'es con, au fond.
t'es con et tu l'aimes.
ce soir là, tu erres en ville, presque désespérément. t'as pas envie de rentrer, t'as même pas envie d'exister ou de d'aller chercher ton courrier le lendemain, ou le surlendemain, ou le jour où le courrier finirait par arriver. t'as pas envie de voir les factures s'amasser, de prévenir ta mère, t'as pas envie de sentir qu'elle est déçue. mais tu sais pas chercher du travail, c'est même pas toi qui l'a trouvé. comment tu vas faire, hein ?
et puis, dans un métro pour nul part, tu croises un gamin. il est pas beaucoup plus jeune que toi, mais il te semble minuscule, sans doute aussi perdu que toi. deux âmes égarées dans un océan de ténèbres. tu sais pas trop pourquoi tu lui prends la main, dans un premier temps, tu sais pas pourquoi tu la serres autant, tu sais pas pourquoi tu te promets de jamais la lâcher. ça ressemble au grand amour, celui qui prend un grand a, celui qui vous fait voir la vie en grand. et pourtant, quelques semaines après, tu changes d'avis.
les factures s'amassent, ta mère te passe au moins une trentaine d'appels par jour et au moins autant de messages. t'en as écouté aucun. t'avais peur, peur de l'entendre pleurer, peur qu'elle te parle de ton père. peur de tout, finalement. et puis c'est malgré toi, tu l'aimes mais tu penses à celui qui t'a brisé. la rancoeur, la rancune, la vengeance, c'est pas vraiment des sensations que tu connais. toi tu pardonnes. toi t'as juste envie d'aller le supplier de te reprendre, de recommencer à travailler.
si c'est une blague, elle a déjà trop duré.alors tes mots résonnes, se mêlent, s'emmêlent.
je te quitte.
et tu t'en vas. parce qu'il n'y a rien d'autre à faire. vous n'aviez jamais beaucoup parlé, vous n'aviez jamais vraiment exprimé ce qui se passait entre vous, mais tu l'aimais, narcisse, tu l'aimais autant qu'on peut aimer. tu l'aimais avec ses défauts, ses qualités, son silence, ses airs perdus et ses phrases dont tu sauras jamais la fin.
tu te souviens même pas que ce soir, tous les lumières qui brillent en ville sont là pour fêter le passage à l'année prochaine. oh, toi tu songes juste à aller à ton ancien boulot pour
le voir. pour essayer de récupérer ton travail. récupérer ta vie. le récupérer. peut-être ?
i'm no savior of yours and
you're no friend of mine.qu'est-ce que tu fiches ici, junhyo ?
tu ne pensais même pas qu'il t'avait vu. en vérité il n'aurait même pas dû être là, il aurait dû être avec sa famille, avec sa fiancée et son enfant en route. il aurait dû fêter ça avec lui. pourquoi il était au boulot ? pourquoi il était si accroché au travail, à l'argent, à la réussite ? il était déjà tout en haut, il n'avait pas besoin de plus. et puis, toi t'étais tapi dans l'ombre de quelques casiers métalliques. t'avais haussé les épaules, avec un air perdu et des joues humides. tu pleurais, tu pleurais tellement ces derniers temps, t'avais tellement pleuré ces deux dernières heures, depuis que tu t'étais éloigné de narcisse en vérité, c'était comme si ton coeur ne cessait de saigner. qu'il avait besoin de te faire payer. encore.
et encore.je voulais juste te parler.
t'as rien à faire ici, rentre chez toi.
écoute moi !
il écoute pas, il écoute jamais. il écoute pas si tu dis pas
monsieur, si tu fais pas une courbette, si tu lui montre pas qu'il peut t'écraser, qu'il peut te prendre entre ses longs doigts fins et te briser. nan, si tu te montres un peu vivant, un peu humain, un peu fort, il n'écoute pas. mais t'as pas envie d'être faible. tu veux le récupérer ce boulot putain. alors tu traverses l'espace qui vous sépare d'un mouvement trop brusque, et tu te jettes sur lui. tu veux l'embrasser, lui faire comprendre que tes sentiments sont pas morts du jour au lendemain, tu veux lui crier
je t'aime jusqu'à ce qu'il écoute, qu'il plaque sa vie pour toi. mais t'as pas le temps.
il prend peur.
tu le vois, dans ses yeux, ça dure qu'un instant mais...
pendant cet instant là, il a réellement
peur de toi.
et puis il veut se défendre, il te repousse d'un mouvement brusque, trop brusque, incontrôlé, et ta tête tape violemment contre l'un de ses meubles, celui dans lequel il cachait une photo de vous deux, il te semble. les secondes s'égrainent, comme une éternité qui s'étire, comme si le temps s'était distordu, comme si la mort se moquait de toi. t'en as pas conscience mais ton sang coule, partout dans ta boite crânienne. un mauvais traumatisme, ils diront.
c'est dommage.
pauvre garçon.
il avait la vie devant lui.mais toi tout ce que t'avais, c'était le visage de celui que t'aimais, là, à quelques mètres de toi, qui t'observait
curieusement. il appellerait pas les urgences, dommages elles auraient pu te sauver mais il ne voulait pas que tu racontes à tout le monde ce qui s'était passé. il ferait passer ta mort pour un regrettable accident, il dirait que t'avais juste péter les plombs, que tu voulais le tuer. et le pire, c'est que même avec tout ça... tu serais incapable de lui en vouloir.
t'es tellement con, junhyo, que t'en es mort.✧ ✧ ✧✧ ✧ ✧sweet irony
so let it break your hearthold onto hope if you got it, don't let it go for nobody. and they say that dreaming is free but I wouldn't care what it cost me. reality will break your heart. survival will not be the hardest part, it's keeping all your hopes alive when all the rest of you has died.
lorsque tu ouvres les yeux, la lumière du soleil t'éblouis. t'as l'impression de respirer pour la toute première fois, mais c'est juste mardi. tu te relèves difficilement, décolle maladroitement la feuille de compte collée à ta joue et baille doucement.
monsieur shin ? je vais vous chercher un café ?
mh ?
t'as toujours des frissons bizarres quand on t'appelle monsieur. et pourtant c'est comme ça. machinalement, tu jettes un oeil à la photo encadrée sur le bord de ton bureau, une jolie femme, et un enfant. maintenant que tu y réfléchis, ça fait une éternité que tu ne les as pas vues, toutes les deux. tu travailles trop, non ? il te semble. tu ne sais plus trop à présent. t'as la migraine.
et c'est que mardi...avec deux sucres.