((enfant de la lune))

Sujet: ((enfant de la lune)) Ven 15 Sep - 18:09

nom, prénom – lim. lim basique. lim comme des tas d'autres coréens qu'on soupçonne, qu'on interroge l'espace d'un instant en cherchant un lien du sang. mais lim c'est répété. haru printemps. printemps joyeux. printemps explosif. senteur des fleurs de cerisier qui caresse les narines. le vent chaleureux qui fait crépiter la peau. haru douce comme le printemps. âge, naissance – vingt-six ans. jeune adulte qui se complaît dans la trentaine imminente. haru. née le premier jour du printemps. cliché. vieux cliché maman. date de mort et réveil, âge – vingt-sept septembre, deux milles quelque chose. c'est loin. ça remonte. début. fin. cycle de la vie. elle s'est réveillé y a longtemps maintenant. elle fait partie des murs, des fondations. vingt-quatre ans. c'était jeune pour mourir. nationalité, origine – sino-coréenne. à la maison on a toujours parlé chinois. dans les magasins, les regards se sont toujours tournés sur haru et sa mère. langage inconnu. pointé du doigt. pas d'ici. pourtant si. c'est juste maman trop fière pour se plier aux exigences de la société. statut civil – célibataire. électron libre. elle ne s'accroche à personne. le cœur à la dérive depuis trop longtemps maintenant. depuis jinsun, plus personne ne lui fait ressentir des choses. orientation – elle aime l'âme avant d'aimer le corps. ne s'attarde pas sur les détails superflus, la carapace. l'escargot n'est qu'une limace lui aussi après tout. métier, études – psychiatre. elle se souvient de ce gamin qui avait rit une fois, en prétendant qu'elle étudiait la vie des autres parce qu'elle avait raté la sienne, que se mêler de celle des autres lui donner un semblant d’existence. elle se souvient lui avoir sourit. pas bête l'adolescent. brillant l'adolescent. il a étudié sa personne si rapidement. situation monétaire– le métier paye bien. souvent on rigole de ça. haru, elle a bien choisit. haru, poule aux yeux d'or dans le regard des ouvriers. mais haru elle y prête pas attention. l'argent n'est pas gaspillé. les œuvres de charités lui disent merci. le reste repose sur un compte en banque. ils serviront peut-être un jour. elle vit comme tout le monde haru. pas de chichi. lieu de résidence – informations

FT. LEE JIEUN

((一)) odorat sur développé. les odeurs qui ont toujours caressé tes narines, bercé ton enfance. haru, tu t'es toujours identifié à elles. comme une deuxième entité. comme si l'humain n'était rien sans elles. l'odeur des autres, l'odeur des émotions. brouillés qui t'as toujours guidé dans tes choix. à torts et à travers. l'odorat, c'est pas suffisant. t'as toujours pensé que si. t'avais toujours pensé que si.
((二)) t'as pas de famille haru. tu les connais pas. tu sais pas à quoi il ressemble. ton esprit ne veut pas afficher l'image. elle est brouillé, dans l'obscurité. tu ne sais pas. tu ne sais plus. tu t'es construite toute seule. fa-quoi ?
((三)) solitude qui achève le corps. impression de ne pas être assez bien pour les autres. tu t'es toujours demandé pourquoi personne ne restait. pourquoi personne n'essayait de combler les espaces, réguler les défauts. seule. toujours seule. entouré d'une foule incroyable. mais seule.
((四)) café deuxième prénom. thé en troisième. on sait jamais. roue de secours. starbuck ton repère. on te croise dans les locaux militaire un gobelet cartonné en main, sourire jusqu'aux yeux. brillante la belle étoile quand le liquide trop sucré s'écoule dans la gorge.
((五)) indescriptible. haru on sait pas. on sait jamais c'que tu penses. t'es là, tu souris. tu dis ce que tu penses. le bilan claque. mais c'est tout. un poil trop en retrait. un poil trop détaché. le coeur est vide, inoccupé. ça résonne.

p a s s i o n n é
c u r i e u s e
r ê v e u s e

m a n i p u l a t r i c e
i n a c c e s s i b l e
i n s t a b l e

( a v a n t )
borderline. instable.
un peu. ((beaucoup))
rire. sanglots. rire à en pleurer, pleurer à en rire.
oui. non. oh puis, oui.
mais non. peut-être. on verra.
douce, traits fins, voix qui chatouille les tympans.
— je peux ?
— t'es sûr de toi ?
— pardon...
stop. manque de confiance. arrête haru d'te laisser bouffer par la timidité, par la peur d'en faire trop, d'en demander trop.
brisé. larme qui coule. oups, la tristesse.
la maladie qui fait tousser, le corps fragile, brisé. fatigue constante. enfermement. plus rien ne va. -- mais est-ce que ça a été comme tu l'voulais au moins une fois haru ?

( r e -- n o u v e a u )
sourire sur les lèvres, rouge à lèvre rouge pour l'allure. pas assuré, talons qui claque contre le bitume. la main qui passe une mèche derrière l'oreille, les salutations qui se font entendre.
— ça va mieux sergent ? n'hésitez pas à revenir me voir si l'insomnie vous gagne à nouveau.
sourire éclatant. politesse maladive.
haru parfaite, haru sans défaut.
sûr de toi, ambition grandissante, passion qui dévore l'âme. curiosité qui met en péril les relations. mais c'est pas grave, c'est pour l'étude de la personne.
un poil((trop)) manipulatrice. qui s'y frotte s'y pique. l'intérêt avant l'être. l'humain qui sert d'objet, de jouet. t'espères inlassablement que le patient d'aujourd'hui sera un fou allié.

j'suis douce, aimez-moi.
:oula:

PASTEL BREATHING

SIAL — icon & ava kawaiinekoj et ailahoz

Sujet: Re: ((enfant de la lune)) Ven 15 Sep - 18:10

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monde fantôme
copies qu'on forme

19 NOV. 2014

dur de trouver des fleurs de coton en automne.
nota bene: acheter des bougies pour la boutique.

4 DEC. 2014

l'hiver arrive. la peau commence à démanger. jung a dit que je devrais prendre soin de ma peau. les plaques rougeâtres, il trouve pas ça jolie. j'ai ris. tant pis pour lui. c'est embêtant d'appliquer de la crème. faut attendre avant de pouvoir entrer dans le jeans.

25 DEC. 2014

j'ai toujours trouvé ça triste, la tradition coréenne pour fêter ce jour. en amoureux. c'est débile un peu. on en fait quoi des solitaires, des mal aimés ? (dans le fond je pense que j'ai jamais vraiment aimé cette fête tout simplement) joyeux noël quand même.

11 JAN. 2015

nouvelle année. nouveau départ qu'ils disent à chaque fois.
la boutique, c'est pas trop la joie. j'ai plus la foie. les parfums ne me disent plus rien. je crois que je perds goût à la vie.

13 JAN. 2015

de la neige. beaucoup de neige. séoul a revêtu son manteau blanc. j'ai ris aujourd'hui. beaucoup ris. ça faisait longtemps. c'était agréable de rire seule.

14 FEV. 2015

fête des amoureux.
beurk.

24 FEV. 2015

moins de jours en février. mais pourquoi le temps me paraît si long ces derniers jours ? comme si un jour durait 72h.

01 MAR. 2015

y a plus personne qui visite la boutique. de nos jours les gens ne prêtent plus attention aux parfums rares, aux parfums personnels. ils accourent sur la dernière sortie des grands créateurs. ça sert à quoi de se battre ? c'est long d'attendre derrière le comptoir.

13 MAI 2015

13. chiffre du malheur. pourtant c'est pas vendredi aujourd'hui. mais la porte à quand même claqué. définitivement seule.

30 JUIL. 2015

ça fait longtemps que je n'ai pas écrit. j'ai plus l'envie.

01 AOÛT 2015

chacun de nous est un gouffre ;
on a la tête qui tourne
quand on regarde au fond.
- georg büchner.
belles paroles.

13 AOÛT 2015

3 mois que la porte a claqué.
il est toujours pas revenue.
il voulait juste prendre l'air.

20 AOÛT 2015

j'ai fermé la boutique. ça fait du bien. plus d'attache.

09 SEPT. 2015

fait chaud pour un mois de septembre. le soleil surplombe de trop. il s’efforce d'illuminer les derniers fragments. il a pas compris qu'il est arrivé en retard.

20 SEPT. 2015

terminus.

27 SEPT. 2015

mourir
est un art, comme toute chose.
je le fais exceptionnellement bien.
- les indomptables: figure de l'anorexie.

ce soir c'est la bonne.
(ironique le choix de l'encre rouge)

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illusion du bonheur
poussières d'étoiles

— le père ?

jinsun que le naturel veut pousser à répondre. mais les mots se meurent quand la réalité assomme. jinsun partit loin. trop loin. jinsun souvent absent. plainte à peine audible. toi aussi, tu l'es après tout. alors ça t'écorche les lèvres quand le mécontentement se fait attendre. rêve d'une vie plus stable. pourtant t'es toi-même instable haru. alors comment tu peux vouloir la stabilité chez un militaire ? comment tu peux espérer ce genre de chose haru ?

il sait pas. il ignore ce que tu t'apprêtes à faire. conséquence de tes actions. ce que tu as provoqué. il était heureux en partant. sourire jusqu'aux yeux. sourire. coup de poignard dans le cœur quand la décision semblait déjà être faite au sein de ton esprit.

pourtant t'as laissé croire, t'as laissé l'espoir le tenir vivant, lui donner envie de se battre, de revenir. tu voulais pas l'assommer, lui donner envie d'crever sous les balles, envie d'être la victime d'une mine.

non. tu veux qu'il revienne jinsun. alors t'as rien dit.
é g o ï s t e.

on saura.
futur simple.
promesse d'avenir.

pardon.

— je suis seule.

seule. seule. seule. répétition dans la boîte crânienne. mensonge gamine, mensonge. il te le pardonnera pas haru. odeur acidulé de la culpabilité. trop tard.

— militaire.

simple nom ajouté dans un rire. rire trop acide. trop indécent pour la situation. expiration qui se veut trop insistante, le plafond prit en otage par les prunelles.

docteur, vous savez, les militaires et leur vie mouvementée. ils n'ont pas le temps pour nous. alors un enfant. madame, vous savez, vous vous en doutez. on ne veut pas ternir leur pensée. c'est déjà si horrible de l'autre côté.

allez-y. enlever moi cette chose qui pousse dans mes entrailles. cette chose qui transforme le corps, perturbe les émotions, change le comportement. cette chose repoussante. barrière à l'épanouissement.
r e t i r e r.. l a.

SIAL — icons electre et kawaiinekoj